La semaine dernière, un séisme dévastateur a secoué le Maroc, nous rappelant à tous la puissance incontestée de la nature. Cet événement a suscité ma curiosité et m’a conduit à explorer une tragédie méconnue de l’histoire marocaine : le séisme de 1755. Dans cet article, nous allons plonger dans les pages oubliées de cette histoire pour découvrir comment cette catastrophe a été vécue, comment la solidarité a prévalu, et comment les puissances occidentales ont cherché à profiter du chaos.

Le Séisme de 1755 : Une Catastrophe Impitoyable

Le 1er novembre 1755, vers 9h40 du matin, un séisme dévastateur, d’une magnitude estimée entre 8,5 et 8,7, a secoué le Maroc ainsi que la péninsule ibérique. Pour mieux comprendre cette catastrophe, j’ai creusé dans la documentation historique et scientifique. Ce fut un séisme majeur, classé comme l’un des plus grands de l’histoire, détruisant Lisbonne, la capitale du Portugal, à hauteur de 80%.
Les Conséquences au Maroc : Démolition et Solidarité
La documentation historique est formelle : ce séisme a eu un impact considérable sur la côte atlantique du Maroc, touchant des villes comme Tanger, Rabat, et Santa Cruz (Agadir). Les deux cités les plus touchées furent cependant Fès et Meknès. À Fès, la secousse, d’une durée interminable de cinq minutes, causa d’importants dégâts, mais miraculeusement avec un nombre de victimes limité.

Cependant, c’est le séisme du 27 novembre 1755, seulement 26 jours après le choc initial, qui laissa les cicatrices les plus profondes. Meknès, ma ville de prédilection, fut durement touchée, la plupart de ses bâtiments et fortifications furent démolis. Les mosquées et les synagogues s’effondrèrent, ensevelissant un grand nombre de Maures et de Juifs. On estime que près de 10 000 vies furent perdues à Meknès lors de ce séisme.

L’Enterrement des Victimes : Une Mesure Sanitaire Cruciale
Au travers de la documentation, j’ai découvert comment les moments qui suivirent le séisme furent empreints de stupeur. La première secousse fut d’une telle violence que de nombreuses maisons s’écroulèrent, ensevelissant sous leurs décombres des Maures et des Juifs. Les récits historiques font état d’une odeur pestilentielle provenant des cadavres ensevelis sous les gravats.

Pourtant, la documentation a révélé une mesure cruciale prise par les autorités : l’enterrement des victimes dans des fosses communes pour prévenir les épidémies. La plupart des morts furent inhumés de cette manière, avec de grandes fosses pouvant contenir jusqu’à dix personnes ou plus.
L’Œil Occidental sur l’Opportunité
Cependant, il est essentiel de mentionner une autre facette de cette tragédie. Les puissances occidentales, en particulier les puissances coloniales de l’époque, ont observé le chaos avec avidité. Elles ont vu dans la vulnérabilité momentanée du Maroc une opportunité de tirer parti de la situation. Les intérêts coloniaux étaient en jeu, et la France et l’Espagne, entre autres, ont cherché à étendre leur influence sur les territoires marocains.

Conclusion : Entre la Résilience et l’Opportunisme
Cette exploration de l’histoire nous rappelle que la science et l’histoire peuvent éclairer les événements tragiques du passé. Le séisme de 1755, bien que souvent oublié, a laissé une empreinte indélébile dans l’histoire du Maroc. Il nous enseigne que même face à la stupeur et à la dévastation, la solidarité et la résilience peuvent prévaloir.
Cependant, il est également crucial de se souvenir des intentions occidentales lors de ces moments de vulnérabilité. Les leçons de l’histoire nous rappellent que nous devons protéger notre souveraineté et notre unité nationale tout en nous préparant à faire face à l’avenir avec résilience et détermination.